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Cercle Historique de Somme-Leuze
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Y AVAIT-IL DES SPIROUS A SINSIN ?


Qui ne s’est jamais posé de question quant à la signification précise du nom SPIROUS de la rue qui relie la rue du Tige de Nettinne à la N4, en passant près du monument de l’Armée Secrète à Jannée ? Ce type de nom tout à fait inhabituel en toponymie nous a motivés à en connaître l’origine.
Jadis, le tracé de la N4 n’avait pas la même configuration qu’à ce jour. Le pont n’existait pas et le tracé de la route, depuis le Tige de Nettinne vers la route de Namur, se situait précisément sur l’actuelle rue des Spirous, et ce jusqu’à l’aménagement du nouveau tronçon de la N4 qui eut lieu à Sinsin durant les années soixante.

Les 26 et 27 août 1944, d’âpres combats ont lieu dans les bois de Jannée. Le groupe de militaires ennemis est constitué par la Wehrmacht, la « Feld Gendarmerie », la Garde Wallonne et des SS flamands, ils représentent plus de 2.000 hommes. Quant aux maquisards, ils ne sont que 130. Lors de ce combat inégal, et lors d’une manœuvre de retraite qui permet à ceux-ci de traverser la route d’Haversin pour rejoindre leur PC, une mitrailleuse allemande, installée en bordure de la route, ouvre le feu dans leur direction. Trois hommes sont blessés, le corps de l’un d’eux est retrouvé après quelques jours.

Mais à ce moment scabreux, où la présence d'esprit et le courage de chacun auraient sauvé tout le détachement, un membre du groupe, surnommé le « SPIROU », choisit de grimper dans un sapin en ne pensant qu'à sa propre peau. (Un spirou signifie un écureuil en wallon). Devant le regard ébahi des autres maquisards à ce moment-là, la manœuvre n’est nullement appréciée par le Cap. Com. J. Ch. Bodart de l’A.S., de qui nous détenons le journal de campagne :
« Le soir du 27 août les derniers retardataires rejoignent le Groupe à l'exception d'un seul, le seul déserteur du Groupe, un sous-officier de l'active dont nous tairons le nom par pudeur, qui n'avait jamais brillé par son courage et que les hommes avaient baptisé le « SPIROU » sans doute à cause de son aptitude particulière à grimper dans les sapins pendant les combats ... mais peut-être aussi parce que ce militaire de carrière n'aimait pas jouer avec les armes à feu ? »
Pendant plusieurs heures, les hommes tiennent bon. A partir de 17h et jusque tard dans la nuit, en profitant du brouillard, les maquisards parviennent par petits groupes à quitter le bois. Pour les blessés, dont le Commandant Bodart fait partie, la retraite est pénible. Au total, l'Allemagne laisse 187 hommes sur le champ de bataille. Du côté des maquisards, le combat de Jannée a coûté la vie à cinq hommes, six ont été blessés et quatre disparus morts en Allemagne.

Lorsqu’il fut question d’attribuer un nom à l’ancienne route de Namur, suite à l’aménagement du nouveau tronçon de la N4, les responsables communaux n’avaient pas oublié ce fait divers.
André Van Overschelde, pour le Cercle Historique (andre.vanoverschelde@skynet.be)

Pour tout renseignement, vous pouvez contacter Jessica Carpentier, Echevine de la Culture, au 0474/20.25.18

 

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